A l’instar des Confédérations syndicales du monde, nous célébrons aujourd’hui, avec l’UGTCI, la première journée du travail décent.

A l’entame de mon propos, je voudrais saluer et remercier les initiateurs de cette journée  en Côte d’Ivoire qui en est à sa 1ère édition dans le monde. Cette journée faut-il le rappeler s’inscrit dans la campagne internationale lancée en janvier 2007 à Nairobi par les organisations professionnelles des travailleurs.

Aujourd’hui, face à la mobilisation des travailleurs, sont constamment sous pression. La mobilisation a amené les entreprises à se livrer à une course à la compétitivité et souvent au mépris des règles qui régissent le monde du travail. Les délocalisations sont devenues courantes à la recherche de main d’œuvre bon marché.

C’est pour faire face à cette mobilisation inhumaine que le Directeur Général du BIT, Monsieur JUAN SOMAVIA a lancé en 1999, le concept du travail décent. Selon lui « toute personne dans le monde entier doit avoir un emploi lui permettant de mener une vie digne répondant à ses besoins essentiels ».

Le travail décent est donc une aspiration légitime des travailleurs à un travail digne et durable.

La crise que connaît notre pays depuis le 19 septembre 2002 et la crise financière que traverse le monde entier, nous démontrent les méfaits d’un déficit de travail décent.

Selon le Bureau International du Travail (BIT) près de 200 millions de personnes sont au chômage. Le BIT estime à 2 millions le nombre de décès de travailleurs par an, soit une moyenne de 6.000 par jour dus essentiellement à des accidents du travail ou à des maladies professionnelles.

La Côte d’Ivoire quant à elle, est confrontée à un taux élevé de chômage des jeunes et au sous emploi ; on assiste  à une précarité de l’emploi, à une insuffisance de protection et de solidarité face à la maladie, à l’invalidité et à la vieillesse.

Quelle part le Gouvernement Ivoirien prend-elle dans la promotion du travail décent ?

  Le Gouvernement a-t-il la volonté ? Et comment procurer aux ivoiriens un travail décent ?
Face à tous des défis, quelles sont les réponses du Gouvernement ?

Le Gouvernement s’est inscrit résolument dans la lutte contre le déficit de travail décent. C’est pourquoi, il a d’emblée opter pour  son adhésion à tous les instruments de protection des travailleurs et des enfants au travail, et a tenu à organiser le Forum Social qui avait pour objectifs finaux l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’ensemble des personnes actives en Côte d’Ivoire.

Ce forum a répondu à nos attentes et la mise en œuvre de ses recommandations a été atteinte à près de 80% pour le secteur (Réformes statutaires et salariales, Revalorisation du SMIG et du SMAG et lutte contre la pauvreté).

Très bientôt d’ailleurs, nous allons organiser un atelier bilan de ce forum social pour évaluer ensemble les résultats et prendre d’autres résolutions afin de les mener à  bonne fin.

En second lieu, le Gouvernement a sollicité l’appui du BIT pour l’inscription de la Côte d’Ivoire au programme pays du travail décent. Les 26, 27 et 28 octobre prochain, aura lieu à Abidjan, un atelier de validation de ce programme  pour la Côte d’Ivoire. Bien entendu la question sur la sécurité sociale au  travail en Côte d’Ivoire sera en bonne place des échanges prévus.

Aujourd’hui, dans le cadre de la promotion du dialogue social, le Gouvernement a par décret du Président de la République, institué un Conseil National du Travail (CNT).

 Ce Conseil National du Travail est un organe tripartite de concertations et de réflexions permanentes entre le Gouvernement, les Employeurs et les Travailleurs sur les questions de toutes natures en rapport avec le monde du travail.

Sa mission principale est la prévention des conflits ou le  échéant l’appui au règlement des conflits collectifs du travail.

L’installation officielle de ses membres se fera d’ici à la fin du mois d’octobre 2008.                   Le Gouvernement est conscient que la crise de l’emploi est l’une des plus grandes menaces pour notre pays après le triste chapitre qui va se fermer avec l’organisation prochaine des élections présidentielles.

L’expérience de plusieurs pays montre que les risques de conflit sont des plus grands là où un déficit de travail décent est constaté. Le travail décent est donc u facteur de promotion et d’instauration de Paix.

Le Ministre en charge de l’emploi a élaboré un plan national pour le développement de l’emploi. Par certaines mesures fiscales, il encouragera et incitera les entreprises à la création d’emploi. 

Le travail décent suppose des entreprises, une bonne santé, la compétitivité des emplois, la richesse et un environnement où règne la paix sociale.

La signature très prochaine du protocole d’accord portant Protocole d’Accord portant Stabilité Sociale, la Productivité et la Compétitivité des Entreprises en vue de la Relance Economique

A travers tous ces actes, le Gouvernement tient à mettre en œuvre les quatre objectifs stratégiques du travail décent à savoir, l’emploi, la protection sociale et le dialogue social pour une durée de 3 ans en vue de relancer notre économie, nos entreprises meurtries.

Au terme de mon propos, je voudrais réitérer mes remerciements à l’UGTCI qui a pris l’initiative d’organiser en Côte d’Ivoire la première journée mondiale du travail décent.

Mes remerciements vont également à l’endroit des patrons qui se sont inscrits dans la promotion du travail décent en Côte d’Ivoire, car ils sont le point nodal dans la création tant d’emplois que des conditions de travail et leur adhésion au concept du travail est capitale. Aussi voudrais-je à l’occasion lancer un appel profond aux patrons qui sont encore réticents au droit syndical.

Merci à tous, sur ce je déclare ouvert, les festivités marquant la première journée du travail décent en Côte d’Ivoire.

Je vous remercie !

Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !